Ils sont ici classés par leur ordre de popularité, laquelle
est parallèle au "ras le bol" qu'ils nous inspirent.
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vocation (n'a pas vocation à...)
Sûrement "vocation" mérite en ce moment le premier prix.
Il est universellement adopté. Alors que l'Eglise catholique
déplore le manque de vocations, c'est fou ce qu'il y a par ailleurs
de vocations ou non-vocations depuis quelques mois! ( exemple : "La
Turquie a-t-elle vocation à entrer dans l'Europe?")
Tout est devenu affaire de vocation.
Bientôt, plutôt que le traditionnel "interdit d'uriner"
apposé contre un mur d'édifice public, gageons que
nous lirons : "ces murs n'ont pas vocation à recevoir l'urine des
passants".
sentiment (avoir le sentiment que...)
Autrefois on pensait que... ; on avait l'impression que....
Actuellement, il n'est bon ton que "d'avoir le sentiment que...".
Nous voici tous devenus de grands sentimentaux.
A quand le retour des hommes politiques pleurant à chaudes larmes
devant les caméras de télévision, ou à l'Assemblée
Nationale - comme aux premiers temps de la République?
Sa généralisation abusive a vraisemblablement coïncidé
avec le développement d'internet et du Web. "Site" s'est progressivement
substitué à l'utilisation des mots "lieu", "endroit"...etc.
Autour de nous il n'est question que de "sites"... On ne va plus sur
place, ou à l'endroit.. mais on va sur le site...
On ne parle plus de "lieu de production", mais "site de production",
de lieu d'intervention mais de "site d'intervention", ni de "dépannage
sur place" mais "sur site", etc.
Désormais, lorsqu'on est invité chez quelqu'un, pour
demander où sont les toilettes, autrement dit le "petit coin" ou
les "lieux" de jadis, on devrait demander : où est "le petit site"...
Dèsormais, dès que ça va mal, on crée une
"cellule de crise", dès qu'il y a une catastrophe, on a droit à
la "cellule psychologique"...
Pourquoi ce goût récent pour la "cellule"? Pourtant une
cellule c'est petit, étroit...
C'est justement cela qui plaît : on imagine un concentré
de force et d'énergie... bref un concentré de "petites cellules
grises", celles que faisait travailler Hercule Poirot.
Il n'est plus un appareil ou un véhicule moderne (voiture, fusée,
drône) qui n'ait droit à son "bourré d'électronique"...
et si on ajoute : "..d'électronique embarquée".. alors
là, c'est le fin du fin! La tarte à la crème!
A force, ça risque de vraiment "bourrer" et de se bloquer, comme
ma tondeuse à gazon quand l'herbe est trop humide.
Eh bien si... on en a tellement dit là dessus, ça nous donne une telle nausée, qu'on fait le détour, on contourne sans s'y arrêter.
Ca commence à passer de mode. Mais on revient de loin!
Il semble que l'origine en remonte à des paroles de François
Mitterand qui, juste avant la première guerre d' Iraq, en 1990,
avait expliqué que celle-ci était inévitable, que
nous étions dans une "logique de guerre".
Ah le beau tollé que ce fut du côté des pacifistes
ou des amis de L'Iraq!
Et ensuite, ce mot fut repris à qui mieux mieux, mis à
toutes les sauces.
Logique de paix, logique de grève, logique de ceci, de cela...etc.
Logique était employé à contre sens. C'est
"dynamique" qu'il aurait été plus sage d'utiliser.
fracture (sociale, numérique...)
Ce mot a fait flores. Il doit sa fortune au discours du Président
français J.Chirac lors de sa première campagne présientielle.
Il s'agissait de réduire "la fracture sociale".
Depuis le succès du mot "fracture"ne se dément pas. Il
s'enrichit de différents adjectifs selon les nécessités
de la rhétorique.
On a ainsi fracture "scolaire", fracture "du savoir", fracture "démographique",
fracture "ville/campagne", et même fracture "du modèle du
couple"... Il suffit de taper fracture sur Google...
De plus, comme il fait généralement référence
à de douloureux problèmes sociologiques, il a un côté
"sacré" qui le protège de toute moquerie, qui serait "sacrilège"!
Donc, la "fracture" a encore un bel avenir devant elle, sémantiquement
il s'entend.
véritable
vitesses (...à deux vitesses)
interpeller
démarche
chapelle ardente
acteurs (de santé...)
exhaustif
cartésien